En 2003, je décide de me sauver et de briser le silence qui m’étrangle et m’empêche de respirer et de vivre la vie que je mérite et à laquelle j’aspire.
Il a fallu libérer la parole que ce lourd secret renfermait. L’annonce de ces attouchements au sein même de notre famille a déclenché de l’incompréhension, de la colère et même de la haine. Il a fallu du temps pour que les membres de ma famille se sentent apaisés. La violence n’engendre que la violence, et j’avais besoin de passer à autre chose et non noircir encore le tableau de cette sombre histoire. Pour mon Papa, s’agissant de son frère, cette révélation a été très difficile à entendre. Mais il a été là pour m’écouter et nous avons partagé de nombreuses discussions. Finalement, de ces événements qui n’auraient jamais dus avoir lieu, sont ressortis beaucoup de douceur, de tendresse et d’amour.
Il aura fallu plusieurs thérapies, un long cheminement personnel d’introspection et tout l’amour, la patience et un regard posé sur mon corps, rempli de bienveillance de la part d’Alain, mon compagnon, pour que je puisse enfin accueillir ma féminité et la sexualité qui en découle.