Mon parcours d'endogirl

Nous avons toujours dit que la venue d’Arthur était un cadeau après tant d’année d’errance.

En réalité, Arthur est un miracle…

J’ai 45 ans en 2018, lorsqu’on vient de me diagnostiquer une endométriose au réveil d’une intervention pour l’ablation de mes trompes et de mon ovaire gauche anormalement douloureux.

Après l’opération, le médecin m'informe que tout s'est bien passé. Il m’annonce sans plus d’égard, que je souffre d’endométriose mais que tout va bien aller puisque je n’en ai jamais souffert…

Pour moi, à ce moment-là, je ressens un mélange de colère, de peur, de douleur, de tristesse. Trop c’est trop, voilà ce que je me dis. Le médecin me parle comme si je n’existe pas, il minimise ce que cette maladie implique et ce qu’elle vient de me renvoyer à la figure. Je me sens déshumanisée par ce médecin qui ne prend pas d’égard à mon encontre. Je vis cette annonce comme un tsunami émotionnel. Elle me renvoie à mon passé qui est encore mon présent.

Après cette opération de février 2018, je me rends à l’évidence. Non, mes douleurs n’ont pas disparues.

Après plusieurs semaines d’attente et d’insistance pour obtenir un rendez-vous au centre de l’endométriose au HUG, je subis une nouvelle intervention chirurgicale afin de soulager les douleurs intenses et continues que je ressens depuis septembre 2017. Car, de douleurs lors de mes règles, en passant par des douleurs lors de mon ovulation, les douleurs sont devenues spontanées et aléatoires, telles des coups de poignard à l’intérieur de mon vagin, présentent également lors des relations sexuelles, rendant celles-ci difficiles et compliquées à vivre. Ces douleurs se sont transformées en devenant plus intenses et de façon aléatoire, de jour comme de nuit me terrassant sur place ou même me faisant me plier en quatre.

Au réveil de cette nouvelle opération, en mai 2018, je n’ai pas ressentie de soulagement flagrant. Pourtant, les chirurgiens, spécialistes de l’endométriose, ont procédé à l’ablation de mon utérus et d’un nodule (endométriose profonde situé entre le vagin et le rectum), qui provoquait les coups de poignard. Durant cette intervention, on a « nettoyé » mon ventre des liens tissés tout au long de ces longues années.

L’endométriose, telle une toile d’araignée, avait tapissé mon ventre, mon intimité. Dans le but d’enlever toutes lésions provoquées par cette maladie, le médecin a encore procédé à l’ablation de mon appendice endommagé par la maladie ainsi que des lésions et adhérences qui étaient logés sur mes intestins, colon et diaphragme et qui entouraient ma vessie. Il s’agissait d’une grosse intervention, tant sur le plan physique, psychique qu’émotionnel.

Même si nous avions pris la décision, qu’au vu de nos âges, nous n’aurions pas d’autre enfant, le fait de savoir mon ventre vide de mon utérus, petit cocon pouvant accueillir la vie, cela a été difficile de faire mon deuil. Plus jamais je ne serai enceinte, plus jamais j’accueillerai la vie. J’ai appris, au cours de ma thérapie, à faire le deuil de cet organe et appris à ressentir ma féminité quand bien même mon ventre est vide.

Les douleurs dans mon ventre, centre des émotions, se sont un peu atténuées entre le mois d’août et le mois de novembre 2018. Pour finalement, reprendre sournoisement le chemin menant à ne plus dormir, à ne plus réussir à réfléchir normalement, à me prendre une telle énergie que je voyais rouge très rapidement, notamment avec mon petit bonhomme du haut de ses 4 ans et demi. La fatigue amenant stress et désespoir. De plus, mes douleurs ressenties depuis de nombreuses années au niveau de ma fesse et cuisse gauche se sont renforcées jusqu’à m’empêcher de marcher et de m’assoir. Je suis restée comme ceci jusqu’en janvier 2019.

Dans ma tête et dans mon corps je sentais que je devais encore passer par une étape. Et cela me stressait. Je suis tombée entre les mains d’un article, publié sur le groupe « S-Endo », qui parlait des lésions sur les racines du nerf sciatique et de ses symptômes. Je me retrouvais bien dans ces lignes. Durant 3 semaines, j’ai fait comme si je ne l’avais pas lu. Cette lecture est venue me bousculée et signifiait une nouvelle chirurgie et une nouvelle absence au travail.

 

La suite dans quelques jours 😉